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Tout casser, pour tout réinventer. Du sol au plafond et en 5 mois de travaux, Cyrielle Wattinne a orchestré la renaissance d’un appartement suranné en duplex de 130 m2. Première étape, concocter un agencement cohérent et fluide s’adaptant au style de vie de Marylaure, Antoine et leurs deux filles. Dans un second temps, réinterpréter les codes d’hier et d’aujourd’hui au fil de détails savamment choisis. Bois clair derrière chaque porte, tonalités harmonieuses et astuces à tous les étages, l’architecte d’intérieur nous dévoile les coulisses d’un projet intemporel et chaleureux.
On vous emmène ?
Le topo du départ : intégrer la salle à manger dans le salon pour créer une grande pièce de vie, réintroduire le style Haussmannien sans tomber dans les clichés. Une démolition et quelques mois de travaux plus tard, voici le résultat. Moulures, peinture blanche et sol en pointe de Hongrie, tout évoque les codes traditionnels. A deux détails près : « Le parquet que l’on a travaillé dans une teinte plus claire et lumineuse, et la couleur de la bibliothèque qui insuffle un vent de fraîcheur ». Une empreinte moderne renforcée par le look de la table et un luminaire sculptural.
Dessinée par Cyrielle, puis réalisée sur mesure, la bibliothèque XXL signe la personnalité de la pièce. Mixant modules ouverts de diverses tailles et placards fermés, elle a offert une vraie liberté de rangement et de création. Regardez de plus près : les portes habillées de cannage dissimulent un radiateur et un mini-bar, tandis que des miroirs collés au fond des niches soulignent les perspectives. Simple et terriblement efficace !
Côté salon, les deux canapés hérités de l’ancien appartement d’Antoine et Marylaure ont donné la couleur : « ça sera blanc un point c’est tout !”. Une fois la trame posée, Cyrielle y a mis son grain de sel : des volumes par ici, de la chaleur par là. Discrète, la cheminée à l’éthanol se cache derrière un coffrage sur lequel repose un miroir vintage. Près de la fenêtre, des étagères en hauteur laissent la place pour un fauteuil et de jolis objets déco. Épuré mais pas trop.
Si les plans de la cuisine ont subi quelques péripéties, pour l’allure pas de doute. « Marylaure et Antoine souhaitaient qu’elle soit minimaliste et chaleureuse ». Exit les poignées et les matériaux froids, le choix de Cyrielle s’est naturellement orienté vers notre design U-Shape en Chêne naturel. D’un côté, les éléments techniques s’éclipsent derrière des colonnes hautes, de l’autre le module bas profite de la lumière du jour et révèle celle-ci grâce à un plan de travail immaculé. En écho aux lignes épurées du décor, une simple étagère sur-mesure s’intègre dans le mur en biais. L’équilibre parfait !
Côté coin repas, Cyrielle a opté pour des éléments sur-mesure aux formes arrondies. « Conçus en courbe, la table et le blanc s’intègrent plus facilement dans l’angle de la pièce, tout en adoucissant les lignes architecturales de la cuisine ». Comme un fil rouge, le chêne et les jeux d’arabesque se retrouvent jusque sur la verrière. Implantée dans le mur qui donne sur le couloir, elle cloisonne sans étouffer et ouvre le regard vers le reste de l’appartement. Malin !
Au bout du couloir, à gauche, bienvenue dans la suite parentale. « J’adore mettre de la moquette dans les chambres ! ». Moelleuse et cotonneuse, c’est elle qui a posé la base pour aménager la chambre du couple. De là, Cyrielle a tiré un fil conducteur de teintes douces et de bois chaleureux. Courant sur tout un mur, le dressing s’affiche en pièce maîtresse. « De taille imposante, on a souhaité lui donner un vrai rôle décoratif grâce au cannage qui habille les portes sur-mesure ». Multipliant les niches de rangements et les points lumineux, la tête de lit renforce l’effet cocon.
Marylaure et Cyrielle ont œuvré main dans la main pour peaufiner les moindres détails. Et ce n’est pas la salle de bains qui prouvera le contraire. En mêlant teintes veloutées et matériaux naturels, elle prolonge l’esprit feutré de la chambre parentale attenante. Si le miroir agrandit les perspectives, c’est l’alcôve de la douche et son mix de mosaïques blanches et noires qui attire tous les regards. Un long travail de pose, mais sans regret : c’est comme à l’hôtel, en mieux !
Seul indice évoquant la salle de bains d’enfants : la baignoire. Pour le reste, Cyrielle a imaginé un univers intemporel, reflet des goûts de Marylaure. « Elle adore le rose, Antoine un peu moins ». Fallait-il sans priver pour autant ? Une peinture pêche et un paquet de zelliges plus tard, le voici qui enveloppe la pièce avec subtilité. Côté détails, on retrouve les matériaux clés de l’appartement : une robinetterie en laiton et du bois pour le meuble sur mesure dont les tiroirs sont habillés de cache-radiateurs à l’ancienne. Il n’y a plus qu’à plonger dans le bain.
Le brief était clair, il fallait organiser le bazar de cette chambre de petite fille ! Qu’à cela ne tienne. Cyrielle a eu recours à la menuiserie sur mesure pour réaligner les murs biscornus, tout en créant un max de rangements. Dans l’angle, le lit se pose sur une estrade où se nichent des tiroirs à portée de main. Dans le prolongement de la tête de lit, un grand linéaire de placards sert de dressing, tandis que les livres rejoignent les modules ouverts. Peintures poudrées et jolis détails des poignées en bois, on retrouve ici ce qui fait l’harmonie de l’appartement.
Papier peint graphique et agencement au millimètre près, à l’étage de l’appartement, la chambre de l’aîné affiche un style géométrique. Entre la bibliothèque créée là où un conduit de cheminée s’arrêtait, au banc de rangements en contreplaqué qui se prolonge en bureau, rien n’a été laissé au hasard. « J’ai surtout pensé cet agencement pour qu’il résiste à l’épreuve du temps et reste cohérent dans 10 ans », explique Cyrielle. Pari réussi avec un mix de bois clair et gris bleuté profond.
Sur la liste des sujets déco souvent négligés, couloir et escalier arrivent ex-aequo. Pas ici, où Cyrielle leur a dessiné une vraie personnalité. Dès l’entrée, le ton est donné avec la peinture noire qui s’étire de la porte aux murs, créant un effet boîte feutré. Axe longiligne qui dessert toutes les pièces du premier étage, le couloir s’habille d’un papier peint graphique afin de rythmer la perspective. Dans l’escalier, le motif nuage invite à gravir les marches, elles-mêmes peintes en noir. L’astuce finale : « en duo et décentrés, les spots lumineux sculptent davantage l’espace ».